
Silence… moteur… ça tourne… ACTION!
L’univers du multimédia, de l’écriture du script au produit fini, attire de plus en plus de passionnés. En ce qui concerne YouTube, il est devenu, au fil du temps, un canal multimédia par excellence. Sur la plateforme, des milliers d’utilisateurs rivalisent de créativité et d’idées pour éduquer, divertir, convaincre ou simplement se faire connaître.
Mais comment transformer ce puissant outil de communication sociale en un véritable levier de changement ?
Pour en discuter, InspireAndShine reçoit aujourd’hui Schekinaëlle Axa ABOA dans sa rubrique « Analyse ».
Avec elle, nous parlerons de créativité et engagement.
Analyse
Hello Schekinaëlle , Bienvenue sur InspireAndShine. Pour commencer, pourriez-vous vous présenter brièvement et nous partager un pan de votre parcours ?
Hello ! merci pour l’invitation ! Je m’appelle Schekinaëlle Axa ABOA Y., j’ai 22 ans. Je suis créatrice de contenu, entrepreneure et jeune blogueuse UNICEF. J’ai lancé Nanni, une marque de cosmétiques ivoirienne qui répond aux besoins de beauté et de bien-être de notre communauté. Mon engagement va au-delà de l’entrepreneuriat : je travaille aussi sur des projets audiovisuels et communautaires qui mettent en avant la jeunesse ivoirienne et son potentiel.
Vous êtes entrepreneure, créatrice de contenus et passionnée de montage vidéo. Qu’est-ce qui vous a conduite vers l’univers de la création audiovisuelle, et comment cette passion s’est-elle transformée en vocation?
J’ai toujours été fascinée par la puissance de l’image et du récit. La création audiovisuelle m’a d’abord attirée comme un moyen d’exprimer ma créativité, puis j’ai découvert qu’elle pouvait être un outil de sensibilisation et d’impact social. C’est ainsi que ma passion s’est transformée en vocation : donner une voix aux histoires qui méritent d’être entendues et créer des contenus qui inspirent, motivent et rassemblent.
Vous êtes également active sur YouTube. Quel rôle cette plateforme joue-t-elle dans votre stratégie de communication et d’impact social?
YouTube est pour moi bien plus qu’une plateforme : c’est un espace de partage et d’influence positive, où je peux développer des contenus plus longs et approfondis. Avec ce format, j’ai la possibilité de raconter des histoires complètes, d’explorer plusieurs angles et de créer un vrai lien avec ma communauté. C’est d’ailleurs sur YouTube que j’ai choisi de lancer Let’s Meet, car cette plateforme me permet de donner le temps et l’espace nécessaires pour mettre en lumière des jeunes talents, partager leur parcours, et inspirer d’autres à se lancer. Au-delà de la visibilité, YouTube me donne l’opportunité de construire une communauté engagée et consciente autour de valeurs de créativité, de persévérance et d’impact social.
En 2024, vous avez lancé le podcast « Let’s Meet », qui met en lumière des jeunes talents. Quelle est la genèse de ce projet, et quels objectifs poursuivez-vous à travers cette initiative?
Let’s Meet est né en 2024 d’un besoin personnel et collectif : celui de visibiliser des jeunes entrepreneurs ivoiriens qui font bouger les choses mais qui, souvent, restent dans l’ombre. J’en rencontrais régulièrement autour de moi et je me disais à chaque fois : “Le monde mérite de découvrir ces parcours.”
YouTube s’est imposé naturellement comme la plateforme idéale, car avec des formats longs, on peut vraiment prendre le temps de raconter, de creuser, de comprendre. Let’s Meet est donc un podcast video et un espace de narration bienveillant où les invités partagent leurs réalités, leurs échecs, leurs victoires sans filtre. Mon objectif, c’est que chaque épisode laisse une trace, qu’il donne de l’inspiration concrète à ceux qui écoutent et qu’il montre que le succès a mille visages.
Quand avez-vous commencé à créer du contenu engagé ? Y a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit : “Je veux que mes vidéos aient un vrai sens”?
Le contenu engagé s’est imposé à moi presque naturellement. Au début, je créais surtout pour le plaisir, pour tester, explorer… Et puis il y a eu un moment où j’ai ressenti un vide : je voulais que ce que je fais ait un sens réel, qu’il contribue à quelque chose de plus grand que moi.
Le déclic est vraiment arrivé avec mon engagement comme blogueuse UNICEF. Là, j’ai vu la portée que pouvait avoir une voix, un mot, une vidéo. Des gens m’ont écrit pour me dire que ce que je partageais leur avait donné de la force ou une nouvelle perspective. Et là, je me suis dit : “D’accord, je veux que chaque contenu ait une mission.” Depuis, je ne poste plus juste pour poster : je veux provoquer une émotion, une réflexion ou une action.
Comment sélectionnez-vous les sujets que vous abordez dans vos vidéos ou podcasts ? Avez-vous une ligne éditoriale précise ou vous laissez-vous guider par l’actualité et vos intuitions?
Je dirais que c’est un mélange entre intuition, ressenti personnel et observation du réel. Parfois, un sujet me parle parce que je le vis moi-même, parfois c’est en discutant avec mon entourage que je ressens un besoin, une urgence, une douleur partagée.
Je n’ai pas une ligne éditoriale figée, mais il y a des valeurs piliers qui guident mes choix: l’authenticité, la bienveillance, la valorisation des jeunes et la culture. Ce qui m’importe, c’est que le sujet résonne avec mon audience et qu’il apporte un peu plus que de l’information : du sens, de l’énergie, une nouvelle vision.
Concilier entrepreneuriat et engagement social peut être un défi. Comment parvenez-vous à maintenir cet équilibre entre impact et viabilité économique ?
C’est un vrai défi, surtout quand on porte un projet qui touche à la fois au social et au business. Mais j’ai appris que l’impact n’empêche pas la rentabilité, et que l’inverse est aussi vrai. Avec Nanni, par exemple, je veux proposer des produits de qualité, accessibles, mais aussi créer une marque qui célèbre la beauté ivoirienne, l’estime de soi et la santé globale.
Je m’entoure aussi d’une communauté qui me rappelle pourquoi j’ai commencé, ce qui m’aide à ne pas perdre le cap de mes valeurs. Et au quotidien, je fais des choix alignés : travailler avec des partenaires responsables, rester fidèle à ma vision, même si cela prend plus de temps. les grandes choses prennent du temps.
Comment utilisez-vous le montage, le storytelling ou encore le podcasting pour faire passer vos messages de manière percutante ?
Ce sont pour moi des outils puissants pour captiver et faire passer des messages forts. Le storytelling, c’est ce qui transforme une simple information en une expérience émotionnelle. Le montage, lui, me permet de donner du rythme, de l’émotion, de l’intensité. Et le podcasting me donne une liberté incroyable : c’est un format intimiste, où l’on prend le temps d’écouter, de comprendre…J’aime mixer ces approches selon les projets, mais toujours avec une idée en tête : créer un lien fort avec la personne en face de l’écran ou du micro, et faire en sorte qu’elle ressente quelque chose, qu’elle se dise : “Cette histoire me parle. Elle me pousse à agir.”
Selon vous, en quoi les réseaux sociaux peuvent-ils être des catalyseurs de changement social ? Avez-vous des exemples concrets où vos contenus ont suscité une prise de conscience ou une mobilisation ?
Les réseaux sociaux sont de véritables amplificateurs de voix et d’idées. Ils permettent à chacun de partager son histoire, de sensibiliser sur des causes et de toucher des milliers de personnes en un instant. Dans mon cas, certains de mes contenus sur YouTube et Instagram ont permis d’ouvrir des discussions sur la confiance en soi, la place des jeunes dans l’entrepreneuriat ou encore l’importance de soutenir les marques locales. J’ai eu des retours de personnes qui m’ont dit : « Grâce à tes vidéos, j’ai osé lancer mon projet » ou « Tu m’as donné envie de prendre plus soin de moi ». Ce genre de témoignage me confirme que les réseaux sociaux peuvent réellement être un levier de changement positif.
Pouvez-vous nous parler d’un projet ou d’une collaboration qui vous a particulièrement marquée dans votre parcours ? Qu’en retenez-vous aujourd’hui ?
Un projet qui m’a particulièrement marquée est l’écriture collective du guide d’utilisation du web, réalisé par un groupe de jeunes blogueurs engagés. C’était une véritable activité commune, où chacun a apporté ses expériences et ses compétences pour créer un outil utile et accessible à notre communauté.
Ce projet m’a fait prendre conscience à quel point le travail collaboratif permet de multipler l’impact et d’apporter des solutions concrètes face aux défis numériques que rencontrent les jeunes. J’en retiens surtout la force de la solidarité entre créatifs et l’importance de partager nos savoirs pour construire ensemble un avenir meilleur.
Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés dans votre parcours, et quelles stratégies avez-vous mises en place pour les surmonter ?
Comme beaucoup de jeunes créatifs, mes principaux défis ont été le manque de moyens techniques, la gestion du temps entre mes études, mon entreprise et mes projets, ainsi que le regard extérieur (les doutes, les jugements). Pour les surmonter, j’ai misé sur la planification et la discipline, mais aussi sur le fait de rester fidèle à ma vision même quand tout n’était pas parfait. J’ai appris à faire avec ce que j’ai : parfois une idée bien racontée vaut mieux qu’un gros budget.
Être créatif, c’est avoir mille et une idées qui fusent en permanence. Mais j’ai aussi compris qu’il fallait savoir fermer la porte à la créativité de temps en temps, sinon elle peut nous conduire aux frontières du surmenage. Aujourd’hui, j’apprends à canaliser cette énergie : toutes les idées ne doivent pas être réalisées en même temps. C’est l’art de prioriser et d’avancer étape par étape qui permet de garder l’équilibre. Et enfin, je m’entoure de personnes qui partagent ma vision, car la collaboration fait toute la différence.
Quel message aimeriez-vous transmettre aux jeunes créatifs et créatives qui souhaitent s’engager mais ne savent pas par où commencer?
À ceux qui veulent s’engager mais qui ne savent pas par où commencer, je dirais : commencez là où vous êtes, avec ce que vous avez. Vous n’avez pas besoin d’attendre d’avoir tout en main pour agir. Une simple vidéo, un post, une initiative locale peut avoir plus d’impact que vous ne l’imaginez.
Je crois profondément à la philosophie du 1 % chaque jour. Et il ne s’agit pas de faire exactement 1 % quotidiennement, mais de comprendre que chaque petit pas, aussi minime soit-il, s’accumule et nous rapproche de notre idéal. Comme l’explique Darren Hardy dans son livre L’Ef et Cumulé, ce sont les petites actions répétées qui créent les plus grandes transformations.
L’important, c’est de rester fidèle à vos valeurs, d’oser partager vos idées et de persévérer. Parce qu’au final, ce n’est pas la taille du pas qui compte, mais la constance avec laquelle vous avancez.
Quelle est la cause qui vous tient le plus à cœur aujourd’hui, et pourquoi ? Y a-t-il une expérience personnelle qui a renforcé cet engagement?
Trouver des solutions naturelles et locales. En ce moment, je suis en train de lancer ma marque de cosmétiques, Nanni, avec l’objectif d’offrir des produits qui valorisent la beauté authentique et encouragent les femmes à prendre soin d’elles-mêmes, selon leurs besoins spécifiques.
Parallèlement, je suis très engagée dans la valorisation de la jeunesse ivoirienne, notamment grâce à mon projet Let’s Meet qui met en lumière les jeunes talents et entrepreneurs. Cette double approche reflète ma conviction que pour bâtir un avenir meilleur, il faut à la fois prendre soin de soi et reconnaître la force et la créativité de notre jeunesse.
Si vous pouviez imaginer un monde idéal, à quoi ressemblerait-il ? Quelles valeurs y seraient fondamentales ?
Dans un monde idéal, j’imagine une société où l’empathie, la solidarité et la créativité seraient au cœur de chaque action. Un monde où chaque jeune, quelle que soit son origine, aurait les moyens et la confiance pour réaliser ses rêves. Ce serait un espace où la diversité serait célébrée, où l’innovation serait mise au service du bien commun, et où la nature serait respectée. Ces valeurs sont aussi celles que je souhaite voir reflétées dans ma marque Nanni, qui aspire à allier beauté, bien-être et responsabilité sociale.
Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser à votre communauté et à toutes les personnes qui vous suivent dans votre aventure créative et engagée ?
Je voudrais dire à ma communauté que la communication digitale et les réseaux sociaux sont des outils puissants qui nous permettent de nous connecter, de partager nos histoires et de faire entendre nos voix. Restez authentiques, continuez à créer, à vous engager et à croire en votre pouvoir d’impact. Ensemble, nous pouvons transformer nos rêves en réalité et faire bouger les lignes.

C’est sur cette note de notre invitée qu’InspireAndShine termine cette series d’analyse sur la créativité et l’engagement social. Une série mettant en lumière une jeune génération africaine, consciente des enjeux mondiaux et de la puissance de l’innovation, de la créativité, en tant qu’instruments capablent de transformer radicalement tout un continent.
Cher Schekinaëlle, InspireAndShine vous remercie pour votre engagement en faveur du changement.
Comme elle, vous pouvez vous aussi devenir acteur du changement.
Le monde n’attend que vous !!
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