
Chaque semaine, InspireAndShine part à la rencontre de jeunes talents qui ravivent sa volonté de poursuivre la mission qu’il s’est assigné : promouvoir un monde plus responsable, juste et égalitaire pour les générations futures au moyen de l’innovation digitale.
À travers votre blog, vous avez rencontré des profils exceptionnels de jeunes Africains, qui par leur audace, leur courage, leur franc-parler et leurs initiatives, incarnent les valeurs de leadership et le changement véritable en faveur d’une société plus responsable et juste à laquelle nous aspirons tous.
Cette semaine, InspireAndShine vous emmene dans un voyage captivant entre Abidjan, la capitale ivoirienne, et Chicago, la métropole dynamique des États-Unis à la rencontre d’ un profil qui ne manquera pas de vous inspirer. Ensemble, nous parlerons leadership féminin et implication des jeunes dans les processus décisionnels.
Son nom: Marie-Ange Anezi DJIE

L’interview
Bienvenue chère invitée ! Merci d’avoir accepté cette interview. Avant tout propos, qui est Marie Anézi ?
Je suis Marie-Ange Anezi DJIE, plus connue sous le nom de Marie Anezi. Je suis ivoirienne, diplômée d’un master en Littérature et Civilisation Britannique du Département d’anglais de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB). Je suis une boursière du Département d’État Américain à travers le programme d’échange Fulbright qui me permet de faire un autre master en Études des femmes et du genre à l’Université Loyola de Chicago. J’ai été en janvier reconnue comme l’une des cinq Gannon Graduate Leader du Gannon Center for Women and Leadership de l’université Loyola de Chicago.
Au-delà de mon parcours académique, je suis profondément engagée pour la participation politique des jeunes et des femmes ainsi que leur autonomisation et leadership. Ainsi, depuis 7 ans, j’ai milité au sein de diverses organisations locales, régionales et internationales pour faire avancer cet agenda en Côte d’Ivoire, sur le continent africain et à l’échelle mondiale. Dans cette dynamique, j’ai été élue en 2023 Secrétaire Générale de la Jeunesse Libérale Africaine pour la Liberté (ALYF), un réseau africain regroupant plus de 35 organisations de jeunesses. ALYF œuvre activement à renforcer la participation des jeunes dans les espaces décisionnels, tout en défendant les principes de démocratie, d’état de droit et des droits humains. Par ailleurs, je représente les organisations de jeunesses libérales et démocrates africaines au sein du bureau exécutif de la Fédération Internationale des Jeunesses Libérales (IFLRY).
Fondée en 1947, IFLRY est une organisation internationale de jeunesse qui fédère plus de 70 organisations membres à travers le monde, et qui promeut les droits humains, la démocratie, la justice sociale et les libertés fondamentales.

Pouvez-vous nous parler de ton parcours, des études de lettres à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (UFHB) jusqu’à votre master en études de genre et des femmes à l’Université Loyola de Chicago?
Mon parcours est guidé par la quête du savoir et de l’excellence. J’ai étudié l’anglais à l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB), fascinée par les langues comme vecteurs d’histoire et de culture. Lors de mon premier mémoire, j’ai exploré les conditions des femmes dans la société postcoloniale ghanéenne et victorienne anglaise, un travail qui a éveillé ma conscience sur la condition très souvent subordonnée des femmes dans plusieurs sociétés du monde.
Ce premier déclic m’a poussée à approfondir mes connaissances sur les systèmes d’oppression genrés, en Afrique et ailleurs. Ainsi, j’ai entamé mon master en études du genre et des femmes. Cette expérience a éveillé en moi la curiosité de savoir davantage sur le rôle des femmes en Afrique et leur contribution à la construction de l’histoire du continent. C’est ainsi que j’ai consacré mon second mémoire à deux figures majeures de la résistance anticoloniale en Afrique: Huda Shaarawi (Égypte) et Funmilayo Ransome-Kuti (Nigéria). Mon objectif est de déconstruire les récits qui invisibilisent l’action des femmes africaines dans l’histoire de la libération de leur nation.

Quel a été le déclic de votre engagement pour les droits humains et la participation des jeunes?
Je suis jeune, je suis femme, deux identités souvent perçues comme des obstacles dans les sphères de pouvoir et des freins à mon épanouissement personnel et dans la société. J’ai ainsi compris que les inégalités liées au genre et à l’âge étaient systémiques, et qu’il fallait agir pour les démanteler. Très souvent, les femmes et les jeunes sont mis à l’écart dans la gestion de la cité (la politique) car ils sont qualifiés de faibles, inexpérimentés, pas très “smart”. Pourtant, c’est leur droit le plus absolu. Les droits humains concernent tout le monde et s’appliquent à tous. Ils donnent l’opportunité à tout individu, quel que soit son âge, son genre ou même son ethnicité, de jouir des mêmes privilèges dans la société et de contribuer activement à son façonnement et sa gestion.
Ainsi, m’engager pour les droits humains et la participation politique des jeunes, c’est affirmer que nous avons toutes et tous une voix légitime et une place à prendre dans la société. C’est un levier puissant pour bâtir des sociétés inclusives, justes et durables.

En tant que Secrétaire Générale de la jeunesse libérale Africaine pour la Liberté (ALYF), quels sont les principaux défis que vous identifiez pour les jeunes en Afrique en matière de participation politique et de droits humains ?
En tant que Secrétaire Générale, j’identifierais trois défis principaux :
L’accès à l’information : L’un des premiers défis majeurs reste l’accès limité à une information fiable et de qualité. De nombreux jeunes ignorent leurs droits et devoirs, ainsi que les mécanismes existants pour les faire valoir. Ils ne réalisent pas toujours que l’engagement politique est l’un des moyens les plus sûrs et durables de défendre et d’améliorer leurs droits. Cette situation s’explique en partie par la mise en place de systèmes qui, intentionnellement ou non, éloignent les jeunes de l’information, les maintiennent dans une forme d’obscurité et de désintérêt vis-à-vis de la politique et de leurs droits. L’ignorance est un outil de marginalisation.
Le renforcement de capacités : Connaître ses droits ne suffit pas, il faut aussi avoir les compétences pour agir. C’est pour cela que ALYF, dans l’exécution de sa mission, met l’accent sur le renforcement des capacités des jeunes afin qu’ils acquièrent les compétences nécessaires pour occuper des espaces de décision de manière efficace. Qu’il s’agisse d’art oratoire, de techniques de débat, de levée de fonds, d’activisme ou de communication digitale, ces compétences sont essentielles pour garantir une participation politique de qualité et durable.
Le passage à l’action : Enfin, une fois l’information acquise et les compétences développées, il est crucial de passer à l’action. C’est à ce moment-là que les obstacles les plus concrets apparaissent. Mettre en œuvre ses idées nécessite souvent des ressources (matérielles, financières, humaines) dont les jeunes ne disposent pas toujours. Ce manque de moyens freine leur capacité à agir et à impacter leur société, malgré leur volonté et leur potentiel.

Comment votre travail au sein de ALYF contribue-t-il concrètement au renforcement du leadership des jeunes en lien avec la défense des droits humains ?
À ALYF, nous organisons des séminaires de formation adaptés aux besoins de notre public cible et aux spécificités des régions que nous visitons. Nous avons déjà tenu au moins un séminaire régional dans chacune des grandes régions du continent africain. Ces rencontres portent sur des thématiques clés telles que le libéralisme, le réseautage des jeunes, la participation politique, le leadership, ou encore la communication politique. Ces séminaires ont un double objectif : d’une part, renforcer les capacités des jeunes sur ces thématiques essentielles ; d’autre part, créer un espace d’échange où les participants peuvent partager leurs expériences, apprendre les uns des autres, et co-construire des solutions. Nous valorisons la diversité de leurs parcours, convaincus que chaque expérience est une source précieuse de savoir.
En renforçant leur leadership, nous contribuons à bâtir un réseau solide de jeunes engagés, capables de poursuivre leur lutte pour leurs droits et de défendre les causes qui leur tiennent à cœur une fois de retour dans leurs communautés. Ces formations sont également une porte d’entrée vers une plus grande implication au sein de notre organisation. Nous offrons aux participants la possibilité d’intégrer l’ALYF pour prolonger leur engagement et bénéficier d’un réseau continental d’organisations partageant les mêmes valeurs.

Vous représentez les organisations Africaines au sein de IFLRY. Quels sont les défis pour faire entendre la voix des jeunes Africain·e·s à l’échelle internationale ?
Le principal défi est l’absence des jeunes Africains dans les espaces décisionnels clés de l’organisation tels que le bureau exécutif. Bien que nous soyons représentés dans les activités et dans l’organisation en général, notre voix reste marginale dans les processus décisionnels. En tant que représentante régionale, je n’ai pas grande influence au sein de l’organisation car je ne suis pas élue par les organisations membres et n’ai pas le droit de vote, ce qui est juste. Ainsi, pour plus d’action et d’impact pour les organisations africaines et leurs intérêts, je me présente à la vice-présidence, pour que notre voix ne soit plus seulement entendue, mais réellement prise en compte. L’inclusion ne doit pas être symbolique, elle doit être structurelle.

Comment parvenez-vous à construire des passerelles entre les initiatives de terrain portées par des jeunes et les espaces de décisions mondiaux ?
À ALYF, lorsque nous sillonnons les différentes régions d’Afrique à travers nos séminaires de formation et voyages d’études, notre mission va bien au-delà de la formation des jeunes. Nous saisissons également l’opportunité de recueillir des informations de première main sur leur quotidien, les défis qu’ils rencontrent et les solutions qu’ils mettent déjà en œuvre au sein de leurs communautés. Ces données précieuses nous offrent une lecture plus fine et nuancée de la réalité des jeunes Africains, une réalité qui varie selon les localités, tout en présentant certaines similitudes à l’échelle du continent. Grâce à ces témoignages et retours du terrain, nous sommes en mesure de faire remonter les préoccupations des jeunes aux instances décisionnelles.
En tant que représentants des jeunes libéraux africains, ALYF a l’opportunité de participer à des rassemblements d’envergure aux niveaux national, régional et international, afin de plaider pour une meilleure participation politique des jeunes et leur autonomisation. Récemment, j’ai eu l’honneur de représenter ALYF, aux côtés de notre présidente Kawtar Mawas et de notre vice-président de l’Afrique de l’Ouest Drissa Ouattara, au sommet RenewPAC à Abidjan. Ce forum de haut niveau, réunissant des parlementaires d’Europe, d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, nous a permis de dialoguer directement avec des décideurs politiques et des élus. Nous y avons porté la voix des jeunes et partagé leur perspective sur le partenariat entre l’Afrique et l’Europe, avec pour objectif d’influencer positivement les politiques futures.


Selon vous, quels sont les leviers les plus efficaces pour renforcer la participation des jeunes aux processus décisionnels ?
- L’éducation civique et politique: Trop souvent, les jeunes sont perçus comme désengagés, alors qu’en réalité, ils ne sont pas assez formés sur les questions civiques et politiques. Par exemple, comment fonctionne un système démocratique, quels sont leurs droits et devoirs en tant que citoyens, et comment faire entendre leur voix dans les instances locales, nationales ou internationales. À ALYF, nous donnons une plateforme de formation aux jeunes sur ces questions essentielles. En avril par exemple, nous aurons un bootcamp au Maroc sur le libéralisme, le système électoral marocain et le rôle des partis politiques dans une année électorale au Maroc. Cela permettra aux jeunes d’être mieux informés sur la politique et le système électoral dans le but de ne pas être spectateurs ou influençables lors des prochaines élections dans ce pays.
- Le financement des initiatives jeunes: Les jeunes ont des idées novatrices et ambitieuses, mais l’un des plus grands obstacles à leur mise en œuvre est l’accès aux ressources financières. Une participation réelle passe par un soutien concret. Cela peut se faire via des bourses pour les initiatives citoyennes, des fonds dédiés aux projets portés par des jeunes ou encore des mécanismes de subvention mis en place par les gouvernements et les partenaires internationaux.
- L’inclusion effective des jeunes dans les délégations officielles et les espaces de prise de décision : On parle souvent de “jeunesse observatrice”: on invite des jeunes dans les conférences internationales ou les rencontres politiques, mais on ne leur donne ni la parole ni les moyens d’influencer les décisions. L’inclusion ne doit pas être cosmétique mais structurelle. Cela signifie que les jeunes doivent être consultés en amont des politiques publiques, qu’ils doivent siéger dans les conseils décisionnels et bénéficier d’un pouvoir de vote et non d’un simple rôle symbolique.

Vous êtes très engagée sur la question de la participation politique des jeunes femmes. Quelles stratégies utilisez-vous pour favoriser leur inclusion et leur leadership?
À Bridge, j’étais la responsable de projets et j’ai piloté pendant deux cohortes le programme d’éducation sociale et politique des femmes “EncorElles” afin de favoriser leur participation politique. Ce programme était basé essentiellement sur ces leviers :
- La formation, pour développer les compétences et renforcer la confiance : L’accès à des espaces politiques ne suffit pas ; encore faut-il que les jeunes femmes soient préparées à y intervenir avec assurance et compétence. C’est pourquoi le programme EncorElles a conçu et facilité des ateliers de formation sur le leadership politique, la prise de parole en public, le plaidoyer, la gestion de campagnes électorales et systèmes politiques dans le but d’apporter aux jeunes femmes la connaissance nécessaire pour une participation durable et de qualité en politique.
- Les conférences intergénérationnelles, pour créer des ponts entre générations de femmes leaders : La représentation compte mais l’accès aux modèles vivants est encore plus puissant. C’est pourquoi avec EncorElles j’ai piloté l’organisation des conférences intergénérationnelles réunissant nos participantes et des femmes politiques expérimentées comme des ministres, députées et ambassadrices. Ces rencontres ont permis non seulement de déconstruire les mythes autour de la réussite féminine mais aussi de transmettre des stratégies pratiques ainsi que des récits inspirants qui ont éveillé des vocations.
- Le réseautage, pour favoriser la sororité et l’entraide : L’isolement est un obstacle majeur à l’engagement durable des jeunes femmes. C’est pourquoi avec EncorElles nous avons créé un réseau permettant aux participantes de se soutenir mutuellement tout en collaborant ensemble afin qu’elles puissent trouver davantage d’opportunités.

À travers ALYF vous défendez une vision africaine du leadership. Comment faites-vous pour converger diverses réalités africaines vers une stratégie commune?
Nous n’imposons pas une stratégie unique. Notre approche est contextuelle afin d’adapter nos actions selon les besoins spécifiques de chaque région tout en gardant comme fil conducteur autonomisation politique sociale économique jeunesse africaine.
Pouvez-vous nous parler d’une ou deux initiatives concrètes que vous avez menées pour renforcer la participation des jeunes dans les espaces de pouvoir ou d’influence ?
En tant que Secrétaire Générale de ALYF, j’ai :
- Organisé des séminaires de formation dans les cinq régions de l’Afrique, rassemblant plus de 100 jeunes : Ces séminaires ( au Maroc, en Côte d’Ivoire, en RDC, au Kenya et en Zambie) ont permis de renforcer les capacités des participants sur plusieurs thématiques (leadership politique, droits humains, communication politique, activisme digital, libéralisme, campagne politique, plaidoyer), tout en créant des espaces d’échange et de réseautage entre les jeunes issus de divers horizons.
- Participé à des rencontres avec des partenaires internationaux pour présenter la vision, les actions et résultats de ALYF, dans le but de sécuriser des fonds pour l’expansion de nos programmes. Ces rencontres ont été essentielles pour renforcer notre réseau et obtenir le soutien nécessaire à l’élargissement de nos initiatives à travers le continent.

Enfin, quel message aimeriez-vous transmettre à une jeune fille ivoirienne ou africaine qui hésite encore à s’exprimer, à s’engager ou à prendre sa place dans les espaces décisionnels ?
Il n’est jamais trop tard ni trop tôt pour s’engager. Si une cause vous tient à cœur, rejoignez une organisation militante ou lancez vos propres initiatives. Il n’existe pas de petit ou de grand début : l’important, c’est de commencer. Soyez simplement heureuses et passionnées par votre engagement, car c’est cette passion qui vous permettra de persévérer sur le long chemin.
Aussi, comme l’a dit Nelson Mandela : “Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi”. Alors, il est important de vous engager dans les processus décisionnelles pour vous assurer que vos intérêts sont pris en compte et afin de faire avancer votre agenda, car personne ne le fera mieux que vous-même.

Le monde assiste a une volonté de plus en plus croissante des jeunes de se faire entendre.
En effet, l’inclusion des jeunes dans les processus décisionnels est une nécessité vitale. Integrer les jeunes aux processus decisionnels,c’est integrer des perspectives nouvelles et des idées audacieuses qui peuvent transformer les solutions aux problèmes actuels. Ceux-ci comprennent profondément les défis et les besoins de leur génération, ce qui permet de concevoir des politiques et des programmes véritablement adaptés, durables qui répondent aux besoins des générations futures.
Chère invitée, InspireAndShine vous remercie pour le modèle que vous représentez et vos actions en faveur de la construction d’un monde où la voix de chaque jeune est entendue. Ce fut un honneur de vous accueillir sur notre blog.
Ensemble, il est possible de dessiner un monde meilleur, un monde dans lequel chacun aimerait vivre. C’est le moment, la voix, et l’avenir des jeunes.
Comme elle, vous êtes aussi appelés à vous engager pour le changement. Le monde n’attend que vous !
Raissa Sawo KOUADIO
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