Quand j’étais en Faculté de Droit, plus précisément en année de licence (3e année), parmi les cours qui nous avaient été enseignés, figurait un qui s’intitulait : le Droit Pénal Spécial. L’objectif de ce cours était de nous entretenir de façon plus profonde sur le Pénal et avec nous donner de maîtriser les contours de l’infraction en partant du chemin du crime, en passant par sa matérialisation jusqu’à la condamnation.

Durant ce cours, j’avais appris que certains crimes étaient établis pour des cas exceptionnelles, lorsqu’une abstention était constatée. Par exemple, l’un des éléments matériel de la non-assistance à personne en danger était l’abstention. En gros, si vous n’aidez pas une personne en danger qui fait face à un péril grave et imminent, qui menace son intégrité corporelle ou son bien-être moral (détresse) alors que vous le pouvez, vous pourrez être condamné pour non-assistance à personne en danger.

Ainsi, un acte positif de votre part pourrait avoir une conséquence significative sur la vie d’une personne. Il en est de même d’une abstention.

Malheureusement, ce principe ne s’applique pas toujours aux cas de violences domestiques sous nos cieux.

En écoutant ce matin, un discours de la célèbre actrice américaine Viola Davis au Barnard College, un point de son intervention avait suscité mon attention : une scène de bagarre entre ses parents quand elle avait 9 ans. L’actrice expliquait qu’elle avait, ce jour-là, supplié Dieu de lui ôter la vie. À travers ses mots, vous pouvez imaginer la violence de la scène et ses répercussions sur un enfant. Pendant que je l’écoutais, une phrase m’etait venue à l’esprit : Que fais-tu pour les nombreux cas de violences domestiques passés sous silence?’

Aujourd’hui, j’aimerais vous partager un plaidoyer contre les violences domestiques.

Il s’intitule :  »Sortez du silence! »

Mon Plaidoyer !

Hé ! Tu as toi aussi entendu parler de ce voisin qui bat sa femme. Tu as même passé une mauvaise nuit à cause de ces cris répétés. Tu ne faisais que tourner sur toi-même. Tout ce que tu attendais, c’était que les cris cessent. Après tout, ce n’étaient pas tes affaires, tu t’étais dit !

Hé toi ! Tu as encore une fois croisé dans les escaliers de ton immeuble la jeune épouse de votre vieux voisin, des bleus au-dessus de l’œil. Celui dont le mariage avait fait grand bruit dans votre communauté à cause de l’âge de sa femme, 15 ans on t’avait dit. Tu avais voulu lui demander, mais au final, tu n’avais rien dit. Après tout, ce n’étaient pas tes affaires, tu t’étais dit !

Hé toi, au parking ce matin, tu avais vu une femme d’un certain âge battre son mari plus jeune. Tu avais observé un peu partout et personne n’avait réagi. Certains passant allaient jusqu’à rire de la situation de cet homme. Tu avais pensé réagir, mais au final, tu avais pris ta voiture et étais rentré chez toi. Après tout, ce n’étaient pas tes affaires, tu t’étais dit !

Hé toi ! Lors d’une fête de famille, ta belle-fille t’avait confié que ton fils la battait à plusieurs reprises, ce qui avait occasionné la perte de son bébé. Tu aurais voulu lui dire que tout irait bien car tu l’accompagnerais au commissariat pour dénoncer la situation. Mais ce n’étaient pas tes affaires, tu t’étais dit.

Aujourd’hui, la voisine dont les cris te dérangeaient a été retrouvée morte dans le salon, son mari lui ayant ôté la vie pendant la nuit. Les cris que tu entendais et qui dérangeaient ton sommeil étaient les siens.

Tu sais quoi ? La jeune épouse, avec des bleus, s’est suicidée !

Le jeune homme du supermarché a mis le feu à son domicile, contenant son bourreau, lui et leurs enfants.Ton petit-fils est aujourd’hui un délinquant qui reproduit les actes de son père.

Parce que garder le silence, c’est être coupable, décides de sortir du silence en dénonçant les cas de violences domestiques , en élevant la voix, en plaidant pour les victimes car c’est aussi ton affaire !

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