
« Le succès ne se mesure pas à la quantité d’argent que vous gagnez, mais à l’impact que vous avez sur la vie des gens. » — Michelle O.
Dans un monde de plus en plus connecté où chaque voix compte, de nombreuses jeunes femmes, ne voulant pas rester en marge des actions pour le changement, se lèvent pour une société plus juste. Conscientes que leur voix compte et que l’âge n’est qu’un chiffre, elles agissent seules, en groupe, et mettent au service de la justice sociale leur talent, leurs connaissances et leur force. Elles sont étudiantes, carriéristes, entrepreneures ou sans activité rémunératrice. Elles sont de diverses origines, mais d’une seule et unique voix : celle en faveur d’un avenir meilleur.
Cette semaine, InspireAndShine vous emmène dans un voyage entre la Côte d’Ivoire et la Guinée à la découverte d’une jeune militante engagée pour l’éducation, l’inclusion numérique et l’autonomisation des jeunes filles.
Son nom: Lalia Dramé

L’interview
Bonsoir Lalia, bienvenue sur InspireAndShine ! Dites-nous tout en quelques mots: qui est Lalia Dramé?
Hello InspireAndShine, merci pour l’invitation ! Je suis Lalia Dramé, une Soninké in Tech. Entrepreneure sociale par conviction et militante engagée pour l’éducation, l’inclusion numérique et l’autonomisation des jeunes, en particulier des jeunes filles. Je suis également membre fondatrice d’EduTech Côte d’Ivoire, une organisation qui œuvre à démocratiser l’accès aux compétences numériques et à promouvoir l’égalité des chances. Depuis quelques années, je m’investis à l’intersection du numérique, de l’éducation et de l’impact social. Mon moteur : ouvrir des portes, créer des passerelles entre les jeunes et les opportunités du XXIe siècle, notamment en Afrique de l’Ouest. Convaincue qu’une éducation de qualité, inclusive et ancrée dans les réalités numériques est l’une des clés majeures pour transformer durablement nos sociétés. Et derrière cet engagement, il y a tout simplement Lalia: pur produit du bénévolat, passionnée de lecture, de photographie et de cuisine.
Qu’est-ce qui a suscité votre engagement?
Mon engagement est né d’un constat d’inégalités : inégalités d’accès à l’information, à la formation, aux ressources, mais aussi à des modèles inspirants.
Le 3 novembre 2021, tout a changé. Un proche m’a envoyé une simple notification pour me partager un événement. Ce jour-là, un des panélistes a dit :« Plusieurs métiers disparaîtront pour laisser place à de nouveaux, grâce à la technologie. » Ce fut mon déclic .
Quelques semaines plus tard, j’ai obtenu mon tout premier stage en entreprise, suivi d’une opportunité de formation. J’ai alors compris que beaucoup de jeunes, tout comme moi à une certaine époque, sont laissés en marge d’un monde en pleine mutation. C’est à ce moment que j’ai ressenti le besoin de passer du constat à l’action. Sans ressources ni réseau, j’ai rejoint la communauté de bénévoles U-Report Treichville. J’y ai apporté ma modeste contribution, et en moins d’un an, j’ai participé à des projets à impact… jusqu’à recevoir mes premières distinctions.
Par la suite, j’ai eu la chance de devenir Ambassadrice Yoma pour l’UNICEF Côte d’Ivoire, un rôle qui m’a permis et me permet encore de partager des opportunités de formation et d’emploi avec mes pairs, mais aussi de former les jeunes pour faciliter leur employabilité.
N’hésitez pas à faire un tour sur ma page TikTok, où je partage régulièrement des offres de formation, de stage et d’emploi !
Depuis, j’ai fait le choix de m’investir pleinement dans des projets concrets, de contribuer à bâtir des écosystèmes plus justes, plus accessibles, et de redonner ce que j’ai eu la chance de recevoir.
Comment votre parcours personnel a-t-il influencé vos choix d’engagement ?
Mon parcours a été tout sauf linéaire. Études en Droit, reconversion en marketing digital ensuite communication visuelle et digitale…
Il a été jalonné de doutes, de défis, de remises en question, mais aussi de belles rencontres et de programmes qui ont changé les choses. J’ai connu ce sentiment d’illégitimité, cette impression de ne pas être “à la hauteur”, de ne pas avoir le bon réseau… jusqu’à ce que je réalise que le réseau, c’était moi, toi, lui, NOUS. Ces expériences m’ont profondément façonnée.
Elles m’ont appris que le talent seul ne suffit pas: il faut aussi un environnement bienveillant, des repères, des modèles accessibles, des ressources éducatives de qualité. C’est exactement ce que je m’efforce d’offrir aujourd’hui, à travers les projets que je porte.
Parce que je sais par expérience qu’avec le bon accompagnement, la trajectoire d’un jeune peut être radicalement transformée positivement.
À votre avis, quelles sont les priorités majeures pour les jeunes femmes engagées en Afrique de l’Ouest aujourd’hui ?
Les priorités sont nombreuses, mais trois me semblent essentielles :
- L’accès équitable à l’éducation et à la formation, notamment dans les STEM et l’entrepreneuriat.
- La création d’un environnement de confiance et de sécurité, où les jeunes femmes peuvent s’exprimer, se former, entreprendre sans craindre les discriminations ou les violences.
- Le leadership féminin, qui doit être encouragé dès le plus jeune âge. Il est temps de voir plus de jeunes femmes occuper des espaces de décision, raconter leurs histoires et proposer des solutions.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées en tant que femme engagée, et comment les avez-vous surmontées ?
L’un des plus grands défis que j’ai rencontrés a été le manque de financement pour les initiatives.
Plusieurs projets portés par des jeunes femmes restent invisibles ou inachevés, faute de moyens, de soutien, ou parfois à cause du sentiment d’illégitimité que l’on s’impose à soi-même.
Quelle valeur ou quel principe guide vos actions au quotidien ?
L’ engagement, au sens profond du terme. Pas seulement s’impliquer ponctuellement, mais agir avec constance, avec conscience, avec éthique. Je crois aussi à la valeur du collectif. Seul, on peut inspirer; ensemble, on peut transformer. Et puis il y a la transmission: ce que nous construisons aujourd’hui ne nous appartient pas entièrement, il doit servir à d’autres. Je prends donc chaque projet comme une responsabilité : celle de laisser une trace utile, celle de faire ma part pour un monde plus juste.
Quelles sont aujourd’hui les causes qui vous tiennent le plus à cœur ?
La première est l’inclusion numérique, parce qu’aujourd’hui, le numérique est une passerelle vers l’éducation, l’emploi, la citoyenneté. Malheureusement, une grande partie de notre jeunesse, et encore plus les filles, en est encore exclue. Ensuite, l’accès équitable à une éducation de qualité. Enfin, l’autonomisation des jeunes par l’acquisition de compétences utiles, concrètes, qui permettent d’entreprendre ou de s’insérer professionnellement. Je milite pour une jeunesse outillée, consciente et responsable. Tout cela est au cœur des projets que je pilote ou auxquels je collabore.

Y a-t-il un projet ou une initiative qui vous a particulièrement marquée ou rendue fière ?
Oui, le programme Inspirer le Futur, lancé avec EduTech Côte d’Ivoire. C’est un projet emblématique qui vise à initier chaque année 500 lycéennes ivoiriennes aux STEM: science, technologie, ingénierie, mathématiques.Ce programme permet à des jeunes filles de découvrir des métiers auxquels elles ne s’étaient jamais projetées : ingénieure, développeuse, chercheuse. Je les vois changer de posture, oser, rêver. Parce que former des filles aujourd’hui, c’est investir dans l’avenir.C’est ce type de projet qui me donne la force de continuer, malgré les obstacles.
Quel impact espérez-vous laisser à travers votre engagement? Un mot sur vos initiatives actuelles ?
Je souhaite laisser un impact humain, durable et inspirant : celui d’avoir contribué à libérer des potentiels, à ouvrir des perspectives, à construire des ponts entre les jeunesses africaines et les opportunités du monde.Actuellement, je finalise une initiative que je mûris depuis 2020 : la Bibliothèque Phygitale pour EduTech CI.L’idée est d’installer des kiosques à livres connectés dans des zones stratégiques de Côte d’Ivoire, et à terme dans d’autres pays.Un espace hybride, à la fois physique et numérique, pour permettre aux jeunes d’accéder à la lecture, à des contenus éducatifs, à des ressources pour apprendre et rêver.
C’est une manière de rapprocher la connaissance des territoires et de remettre le livre au cœur des parcours de vie. Le lancement officiel du projet LA BIBLIOTHÈQUE PHYGITALE approche, et les lecteurs d’InspireAndShine y sont chaleureusement invités par anticipation!

Quel message aimeriez-vous transmettre à un·e jeune qui hésite encore à s’engager ?
L’ engagement n’est pas une affaire d’élite. Tu n’as pas besoin d’être parfait·e, ni d’attendre « le bon moment ».Tu as juste besoin de ressentir l’envie de contribuer, de transformer ce que tu trouves injuste ou limitant. Chaque action, aussi petite soit-elle, a de la valeur. Parce que vous avez la capacité d’inspirer et de briller ! Merci à InspireAndShine de faire briller les initiatives féminines et d’en inspirer plus d’une !

Lalia Dramé incarne cette jeunesse africaine qui refuse de rester spectatrice.
Elle agit, elle crée, elle inspire. À travers son parcours, elle nous montre que l’engagement ne dépend ni des moyens, ni du statut, mais d’une volonté sincère de faire bouger les lignes. Elle est la preuve que chaque voix compte, que chaque action, aussi modeste soit-elle, peut avoir un impact réel.
En s’investissant pour l’éducation, l’inclusion numérique et l’autonomisation des jeunes filles, Lalia construit des ponts vers un avenir plus juste et plus équitable.
Chère Lalia, InspireAndShine vous remercie pour vos actions quotidiennes en faveur de chaque femme et pour un monde plus juste pour les futures générations.
Comme elle, vous êtes aussi appelé·e à vous engager en faveur du changement dans votre communauté.
Raissa Sawo Kouadio
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